Résumé du personnage : Implanté dans les mauvais quartiers d’Athénaeum, dans un quinze mètre carré, Shura peine à trouver le sommeil. La faute à son passif, à ses remises en question, à ses doutes, à ses tourments. L’identité faussée pour masquer celui qui fût autrefois l’homme de main, et le fils, de la bratva Bäckähäst, il est à présent l’homme qui cherche son chemin entre sa liberté, sa loyauté, et ses convictions. Derrière sa paresse, son sarcasme et son assurance, le garçon est épuisé. Par des années de criminalité, puis de prison. Ses tatouages qui arborent sa peau, galions aux seins du crime organisé moscovite, se ternissent. Lui qui en était si fier autrefois, il remet maintenant en question la légitimité de cette fierté, trouvant ses aises parmi Idéalis comme si cette dernière réveillait de vieux souhaits et de vieilles ambitions dans l’âme de l’ex-mafieux. Tous se méfient de lui, et les jours se ressemblent, bouffés par les remords que Shura refoule sans cesse. Son âme est écorchée par ses sourires faussées qu’il affiche pour plaire et pour s’intégrer, mais au fond de lui, il se demande : le jeu en vaut-il vraiment la chandelle ? Il a passé son enfance manipulée par son patriarche, il n’a pas ouvert les yeux à ce sujet, et se ment à lui-même pour ne pas le faire. Pourquoi ? Pourquoi serait-ce différent avec ces néo-gardiens de la paix que sont les membres d’Idéalis ? Il n’a rien à faire avec ceux qui défendaient auparavant les nobles qu’il dépouillait autrefois de leurs richesses pour abreuver la sienne, et partager avec ceux qui n’avaient pas un sou. Vladislav Bäckähäst est mort en même temps que son frère aîné, Stanislav Bäckähäst. Tous deux ont chuté, après un règlement de compte sanglant ordonné par leur père, dans les eaux glacées d’un lac de Sibéria. Peut-être que le cadet a enterré une partie de lui-même, et elle n’est jamais remontée à la surface tout comme son aîné.
Shura ment. Pour survivre, pour s’adapter, pour planifier. Pour plaire aux dealeurs, pour qu’ils soient ses colporteurs, pour que “Koscheï” soit leur confident, pour qu’ils lui disent tous ce qui se trament dans l’ombre de cette ville, pour qu’il maintienne la paix dans celle-ci à sa façon. Il ment à tous et à lui-même. Il n’y a plus de “Vladislav Bäckähäst” laissé au goulag, il n’y a plus que “Aleksandr dit « Shura » Sokolov” ; pantin du Parti jusqu’à ce que le ras-le-bol coupe ses ficelles.